Animations historiques Hauts-de-France

Célébration des 80 ans de la libération du Fort de La Crèche : Un week-end mémorable !

Les 21 et 22 septembre 2024, le Fort de La Crèche, situé à Wimereux, a accueilli une commémoration exceptionnelle afin de célébrer les 80 ans de sa libération. Cet événement, qui a été organisé par l’association du Fort de la Crèche, a rassemblé non seulement des passionnés d’histoire, mais aussi des familles et des visiteurs curieux dans une atmosphère unique et authentique.

Une reconstitution historique marquante

Des camps militaires fidèles à l'époque de 1944

Tout d’abord, durant tout le week-end, plusieurs associations de reconstitution historique, françaises, allemandes et canadiennes, ont redonné vie à l’histoire en recréant des camps militaires d’époque.

De surcroît, les visiteurs ont pu admirer non seulement les uniformes, mais également le matériel authentique et les véhicules utilisés en 1944. Par ailleurs, les reconstitueurs, avec beaucoup de passion, ont partagé des récits et anecdotes de cette période cruciale.

Une cérémonie officielle en hommage aux héros canadiens

En premier lieu, le samedi matin, une cérémonie solennelle s’est tenue autour des plaques commémoratives du Fort de La Crèche.

Parmi les participants, on retrouvait à la fois des officiels, des membres de l’association et les familles de militaires canadiens ayant combattu sur ce site historique. Notamment, la famille du soldat Jean Poulet, tombé près du fort, et celle du capitaine Baugh étaient présentes. De fait, ce moment de recueillement a permis de rappeler non seulement le sacrifice, mais aussi le courage des libérateurs.

Spectacle de reconstitution des combats

Ensuite, dans l’après-midi, les visiteurs ont assisté à un spectacle impressionnant de reconstitution des combats. Grâce à une mise en scène captivante, le public a pu revivre avec émotion l’intensité des affrontements qui ont marqué la libération du fort.

Les moments forts du dimanche

Défilé de véhicules militaires historiques

Le dimanche matin, un convoi de véhicules militaires d’époque a traversé le centre-ville de Wimereux. Cette parade a attiré de nombreux spectateurs tout au long du parcours.

Cérémonie officielle de Wimereux et hommage à l'EHPAD Guynemer

En outre, tous les reconstitueurs, ainsi que les membres de l’association du Fort de La Crèche, ont participé à la cérémonie officielle organisée par la ville de Wimereux.

Par la suite, une délégation spéciale s’est rendue à l’EHPAD Guynemer pour saluer les résidents, partageant ainsi avec eux un moment à la fois émouvant et empreint d’histoire et de souvenirs.

Animations, bière artisanale canadienne et magnet collector pour les visiteurs

Parallèlement, tout au long du week-end, les visiteurs ont eu l’occasion de profiter d’une ambiance conviviale grâce à une buvette proposant une bière artisanale canadienne. Brassée spécialement dans le Boulonnais, en partenariat avec une brasserie de Montréal, cette bière unique a connu un vif succès.

De plus, en souvenir de cet événement, un magnet collector spécial 80 ans a également été mis en vente.

Un week-end ensoleillé placé sous le signe de l’histoire et du patrimoine

Enfin, ce week-end commémoratif a bénéficié non seulement d’une météo radieuse, mais aussi de l’engouement suscité par les Journées du Patrimoine. De fait, les nombreuses animations, couplées à un accueil chaleureux, ont attiré un public nombreux, venu rendre hommage à l’histoire et découvrir les secrets du Fort de La Crèche.

Résumé de l'Opération Wellhit

Le 6 juin au matin, sur une plage de Normandie, nom de code Juno, les barges de débarquement approchent du rivage dans le secteur réservé aux Canadiens.

Après avoir évité les hérissons et autres obstacles placés sur la grève, les chalands s’échouent, les rampes s’affaissent dans de grandes gerbes d’eau, les hommes s’élancent, aussitôt fauchés par le tir des mitrailleuses et des canons antichars placés bien à l’abri dans de nombreux bunkers dissimulés sur le rivage.

Malgré tout, les survivants doivent atteindre à découvert les digues surmontées par quelques habitations, d’où partent des rafales meurtrières, et surtout franchir le mur antichar qui se dresse à environ 200 m devant eux.

Avec l’appui de quelques chars, mais au prix de lourdes pertes, les nids de résistance sont neutralisés et les objectifs atteints en fin de journée.

De durs combats attendent encore les troupes canadiennes face à un ennemi fanatisé et bien équipé.

Leurs objectifs : libérer Caen, qui finira par tomber les jours suivants, et surtout opérer une percée vers Falaise, où se trouvent de nombreuses colonnes allemandes qui seront en partie anéanties. Cette offensive marquera la fin de la bataille de Normandie.

La mission de l’armée canadienne sera ensuite de prendre le contrôle des ports de la Manche nécessaires à l’approvisionnement des armées en campagne. Le 4 septembre, le port d’Anvers tombe intact aux mains des alliés, mais il faut sécuriser l’estuaire de l’Escaut avant de pouvoir l’utiliser, nom de code : « Opération Arnhem ».

Dieppe tombe sans combat le 1er septembre, libérée par la 2ème division canadienne, celle-là même qui en août 1942 subit l’échec d’une tentative de débarquement. Le Havre est libéré le 12 septembre après d’intenses bombardements, le port est inutilisable et le centre-ville complètement rasé.

Le 5 septembre 1944, l’avant-garde du régiment de la Chaudière arrive en vue de la forteresse Boulogne. Aussitôt, des patrouilles de reconnaissance vont au contact des défenses allemandes. N’ayant pas les moyens de déclencher l’assaut de la forteresse, elle doit attendre des renforts en hommes, pièces d’artillerie, véhicules blindés, essence et munitions.

Boulogne, la ville et le port ont été, sur ordre d’Hitler, transformés en forteresse « Festung Boulogne ». C’est un point fort du Mur de l’Atlantique. De nombreuses pièces d’artillerie de tous calibres sous casemates bétonnées sont pointées vers la mer, tandis que sur toutes les hauteurs ceinturant la ville, de nombreux points fortifiés ont été judicieusement édifiés, reliés entre eux par divers obstacles, réseaux de barbelés et surtout champs de mines. De plus, une puissante batterie côtière armée de 3 canons de 305 mm située au lieu-dit La Trésorerie à Wimille peut apporter un soutien efficace aux défenseurs de la place forte.

À partir du 17 septembre, l’assaut est déclenché, nom de code « Wellhit ». Près de 800 bombardiers alliés en plusieurs vagues vont déverser plus de 3200 tonnes de bombes sur les positions allemandes qui, d’après le lieutenant-général Heim, commandant la place, ne causeront que des dégâts limités. Il faut au préalable neutraliser tous les points hauts qui ceinturent la ville et qui offrent d’excellentes positions défensives.

En premier lieu, neutraliser la batterie Friedrich August située à la Trésorerie et qui empêche toute intervention sur la batterie de la Crèche. Après une intense préparation d’artillerie, les North Shore New Brunswick Regiment se lancent à l’attaque de la position fortifiée, précédés par des chars fléaux qui ouvrent un passage au travers des champs de mines antipersonnel suivis par des crocodiles, chars lance-flammes utilisés contre les bunkers. Après de durs combats et de lourdes pertes, la position tombe le 18 septembre au matin.

Les North Nova Scotia Highlanders doivent prendre un autre îlot de résistance qui empêche également la progression vers la Crèche : c’est le Mont Lambert. Il culmine à 189 m, truffé de bunkers armés, de mitrailleuses et diverses pièces d’artillerie, le tout protégé par des champs de mines. Sa situation lui donne le commandement sur toute la place de Boulogne. Il finit par tomber le 18 septembre en fin de matinée.

La voie est presque libre pour une offensive vers la batterie de la Crèche. Il reste néanmoins encore une position à neutraliser. En effet, une position allemande située à l’emplacement de l’actuel Chemin Vert, armée de 6 canons de 88 mm et de 5 anti-aériens, bloque toute offensive vers la batterie.

Dans l’après-midi du 20 septembre 1944, le capitaine Baugh, officier d’observation d’artillerie des Queen’s, se porte volontaire pour établir sous le feu de l’ennemi un poste avancé d’où il pourra diriger les tirs de contre-batterie sur la position fortifiée allemande. Grâce à ses renseignements, les canons de campagne canadiens mettent hors de combat 4 canons de 88 mm et 2 anti-aériens. Pour ce fait d’armes, il sera cité par le Maréchal Montgomery et recevra la Croix Militaire.

L’attaque du point fortifié de la Crèche, qui verrouille au nord la défense de la forteresse Boulogne, sera lancée le lendemain, 21 septembre, au matin, par les fusiliers canadiens de la Reine, les Queen’s. La position tombe le 22 au matin, tandis qu’au même moment, après avoir franchi la vallée du Denacre où le soldat Poulet trouvera la mort, le régiment de la Chaudière neutralise la position allemande de la Colonne de la Grande Armée.

Wimereux est libérée le 22 au soir par les North Shore Regiment.

À la fin des combats, contemplant l’ensemble des fortifications allemandes, le Capitaine Douglas Oatway, des Queen’s, eut cette réflexion : « L’endroit a été bombardé, mais cela a fait peu de mal. Nous avons été chanceux de ne pas débarquer ici. »

Jean-Claude Vandenberghe

Président de l’AFLC